Bientôt en ligne.

Info: : Nous prions de façon ordonnée et pourquoi conduisons-nous de façon si désordonnée! Les meurtriers de l’homme d’affaires guinéen Ibrahim Gaoussou Kourouma neutralisés par la Police Judiciaire

Nombre total de pages vues

samedi 1 octobre 2011

LUTTE CONTRE LE PALUDISME. Quel rôle joue la femme ?


 Il est un truisme de le dire aujourd’hui, l'hivernage est une période propice à la prolifération de moustiques, ces méchants vecteurs du paludisme. Mais rappeler aussi que s’il y a un facteur déterminant dans le développement de cette terrible maladie, c’est bien sûr l'insalubrité dans les ménages et in extenso dans les ruelles. Les moustiques croissent sur ces immondices insalubres que notre laisser-aller favorise. A qui aujourd’hui la faute de cette insalubrité ? Tous les regards convergent vers la femme ! Maîtresse de foyer, mère et éducatrice des enfants mais aussi agent pourvoyeur de déchets ! Dans nos sociétés africaines, sans pour autant être sexiste, la propreté de la maison et même du quartier reste un devoir de la femme. Quel rôle joue t-elle dans la prolifération du paludisme mais aussi son éradication?
Certains endroits de la ville de Zinder sont insalubres, invivables même et deviennent par conséquent des nids implacables de moustiques, agents vecteurs de la maladie qui décime de millions de nos frères. Si aujourd’hui la prévalence du paludisme ne fait que croître, c’est en partie à cause de ces tas d’immondices qui jonchent les rues de la ville. Pour Fati une enseignante au quartier Zongo: « on ne peut pas marginaliser les femmes dans la prise des décisions concernant la salubrité de la ville ».Elle soutient mordicus que : « nous sommes indispensables à la propreté des quartiers. Ce n’est pas une affaire des hommes, le ménage c’est nous les femmes et parfois les jeunes ». La réalité lui donne pleinement raison. Le service technique d’assainissement est confronté au sempiternel manque de moyens. C’est pourquoi la gestion des déchets solides et liquides, la couverture des caniveaux, le pavage des rues, la réalisation d'infrastructures communautaires (espaces verts, jardin public…), l'embellissement des maisons, l’éclairage public deviennent difficilement réalisables. Mais comme le dit Salamatou, une tenancière de bar rencontrée à Toudoun Jamous : « l'insuffisance des moyens des services techniques compétents ne doit pas nous décourager, chaque femme doit s’y mettre et rendre propre sa maison et sa cour, c’est bien possible et c’est déjà un point de gagné dans la lutte contre le paludisme ». Pour elle, c’est de la prise de conscience de toutes les femmes que découlera la nécessité de l'assainissement ». Il n’y aura alors plus de boue, plus d'eaux stagnantes, plus de vecteurs de maladies. Il faut nécessairement aussi instaurer un système de répression pour décourager d’éventuels artisans de rues poubelles. Dans d’autres pays, il existe même une peine de prison pour tous ceux qui déversent les eaux usées et les déchets solides dans la rue. Ils sont passibles de sanction au terme de la loi 01-20 du 30 mai 2001. Il en est de même pour les incinérations des déchets solides en plein air, le déversement des déchets domestiques liquides dans des cours d'eau et caniveaux. Ces faits sont punis par des amendes variant de 3000 à 9000 voire 18000 FCFA en cas de récidive avec des possibilités d'emprisonnement. La même loi prévoit également de lourdes sanctions contre les grandes pollutions : incinération de déchets biomédicaux et industriels en plein air sans autorisation où achat, vente, importation ou exportation de déchets dangereux dans les mêmes conditions. Les amendes à ce niveau vont de 1 à 20 millions de FCFA avec 1 ou 2 ans d'emprisonnement. Et pourquoi pas chez nous au Niger ?

Abdoulrazak Talle/le damagaram