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vendredi 25 novembre 2011

Zinder By Night ! Le phénomène prend de l'ampleur.

La jeunesse en pleine activité ! 
Zinder, capitale du Damagaram ressemble, la nuit, à toutes les autres bourgades du Niger ! Les débits de boisson officiels et clandestins connaissent au crépuscule un regain de vie à laquelle ils ne peuvent prétendre le jour. Poids de la religion ou récession économique ? Les deux peut-être. Au cœur de la pénombre, des choses s’y passent. Des femmes et des hommes circulent sans objectif véritable. Empêtrés dans les effluves de l’alcool et même de la… drogue, ils cherchent le compagnon ou la compagne non pas idyllique mais idéale d’un soir. A pareil moment, la débauche n’a pas d’adresse! Elle se rencontre partout ! On s’aime et on s’ignore le lendemain! Anonymes amants, ils se tiennent compagnie, le temps d’une « causette »  et chacun continue son bonhomme de chemin. A Zinder, le phénomène inquiète de plus en plus car des jeunes filles à peine adolescentes s’y adonnent accompagnés par des jeunes garçons transformés en véritables hooligans. Un spectacle qui laisse médusés les religieux et pantois l’Etat. Maillons d’une société naïvement innocente et fruits des parents des fois étrangement complices, ces jeunes filles poussées par la misère ou l’appât du gain facile ont un nom dans la langue locale : « Rouwan Kashé Gobara » en abrégé R.K.G. Qui sont les «RKG » ? Comment en est-on arrivé là ? Comment faire pour arrêter cette dérive ? Reportage.

 Zinder ! Il fait chaud en ce début de mois de Novembre, très chaud même ! Pour fuir la canicule, certains n’hésitent pas à sortir ! Deux reporters du journal Le Damagaram décident aussi de déambuler dans la nuit ! Objectif : rencontrer ces jeunes prostituées qu’on appelle RKG.
Bar du M. sis au quartier résidentiel ! Ici, la clientèle, responsable au premier coup d’œil, devise en petits groupes autour des tables bien achalandées. Quelques femmes d’un âge avancé accompagnent les clients, histoire de se faire payer une gorgée. Un homme, d’un âge mûr, ne tarit pas d’éloges à l’adresse d’un client. Il rappelle la maxime d’une des fables de la Fontaine : « Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute ». Des filles mineures, il y en n’a pas ou du moins ne sont pas encore là ! On décide de loucher à la sortie de la ville : un petit bar niché entre les arbres d’un jardin à côté de la Nigelec Centrale: deux serveuses se racontent leurs déboires ! Rien de nouveau qui intéresse. On fait un tour à Toudoun Jamous !  Ici, dans chaque coin de rue, des filles à peine pubères se trémoussent dans les bras de leurs compagnons. On arrive devant le M., un bar dancing haut de gamme. A l’intérieur, un orchestre s’époumone pour tenir en haleine des spectateurs plus enclins à tituber qu’à danser. Des filles de tous âges chancellent au rythme de « Asha Rouwa », la cigarette au coin des lèvres et la bouteille de bière à la main, elles oublient tout et ne pensent qu’à l’instant présent ! Rien n’a d’importance, sauf peut-être, les regards de tous ces mâles qui fanfaronnent autour d’elles. Quelques temps après, sans que rien ne le laisse présager, l’orchestre s’excuse et met fin à la soirée. Aussitôt, chacun se rue sur sa «proie », une altercation est évitée de justesse. Des garçons tout en muscles menacent de tout casser si l’une des filles ne vient pas avec eux. Un peu plus loin, c’est un frère qui remue ciel et terre pour faire comprendre à sa sœur de rentrer à la maison : elle n’en a cure ! Son copain explique au grand frère qu’il la ramènera lui-même ! Ils enfourchent leur moto et s’en vont laissant le frangin coléreux ! On l’apostrophe, histoire de comprendre ce qui se passe. « Occupez-vous de ce qui vous regarde ! » nous lança t-il. Zut ! Pas de chance ! On laisse tomber. Telles des chauves-souris, les groupes de gens s’égaillent car l’aube pointe déjà. On rentre aussi les paupières lourdes mais la tête pleine d’images d’un samedi soir à Zinder.