S.G Seyni Harouna |
DREN de Zinder |
L’avenir d’un
pays repose sur sa jeunesse a-t-on coutume de dire. Il est tout aussi établi
qu’aucun développement, aucun progrès ne peut être réalisé sans éducation.
C’est pourquoi une place de choix est accordée à l’éducation dans toutes les
nations du monde .Notre pays, le Niger ; épouse cette préoccupation mais
dans le principe nous constatons une détérioration continue et dangereuse de
notre système éducatif. Quelle thérapie alors pour un système éducatif qui
bat l’aile pour ne pas dire qui agonise?
Malgré la rencontre avec le comité de
médiation et la visite de la Ministre, le torchon n’a pas cessé de brûler entre
le responsable en charge de l’éducation et le syndicat des enseignants contractuels
! A l’issue du sit-in qui s’est tenu à
la DREN, une décision amère a été prise par le Directeur Régional de l‘éduction
de la région, car 25 enseignants de la commune ont été suspendus de leur fonction jusqu’à nouvel
ordre. Mais, ce qui est lamentable, les enseignants sont plus que jamais
divisés ! Des pères et des mères
victimes sont à la porte du chômage et tout cela à cause d’une
incompréhension! En effet, l’école est malade, et doit être dépolitisée, car elle
reflète l’état de la société dans laquelle nous sommes; éclatement des classes
sociologiques, culte à l’individualisme, précarité culturelle d’une partie de
la population, confrontations d’idéologies de tout bord, consumérisme
abêtissant, émergence de la violence sociétale etc….. Cette institution doit être une
source de réalisation des qualités potentielles des élèves et non un instrument
utilitariste propre à satisfaire un électorat mouvant ou à formater trop tôt
les esprits dans une profession dont nul ne connaît à l’avance les mutations possibles.
Comment comprendre que le métier d’enseignant subit des humiliations! Il est
évident que nous commettons tous des erreurs, mais lorsqu’un navire est en
difficulté, tout l’équipage doit coopérer! Servir son pays, c’est faire le don de
ses vertus, c’est aussi lutter et peiner pour son relèvement et sa grandeur. Mais
malheureusement, on fait pis de tous ses piliers dans nos institutions,
songez-y : nous avons un comptable minutieux, un juge rigoureux : il
s’appelle demain. Demain nous ferra payer cher nos prodigalités et nos imprévoyances. Interrogé à
ce sujet par un confrère de la place, Il confirme : « C’est avec
un sentiment de déception que nous avons
appris cette mauvaise nouvelle de suspensions des contrats dans notre
structure selon le Secrétaire Général du bureau exécutif régional des
contractuels Seyni Harouna, et a travers ce geste, nous avons compris que l’enseignant
qui a tout donné de lui et qui s’est sacrifié pour redonner le blason à
l’école Nigérienne est considéré comme
un crapule. Depuis un certain temps,
nous sommes victimes d’une violation forte et flagrante de toutes les lois de ce pays. Ce qui nous a
blessé le plus est surtout la manière
dont certains de nos camarades ont procédé pour faire communiquer la liste de
ces suspendus, nous avons en faite compris que le Niger est un pays ou on fait
la chasse à la sorcière c’est à dire, celui qui ne te plait pas dés que
l’occasion se présente, on l’exclut du cercle dans un pays qui s’est dit
démocrate ! » Lorsqu’on lui demande ce qu’il pense de la base ?
Avec un sourire, il explique : « Tôt ou tard, avec ou sans nous la machine
est déclenchée et la base est
consciente. »
En
prêtant la formule de René Dument: « pour l’Afrique j’accuse
-------et de ce fait pour l’école, j’accuse -----», je dirai que nous
sommes tous responsables mais de degrés divers. Ce qu’il faut c’est plus qu’un
simple changement d’altitude, c’est l’avènement
d’un nouveau type de comportement face à des moyens humains conscients,
face à des moyens matériels conséquents et au regard des moyens structurels
adéquats. C’est à cette fin seulement que l’école retrouverait ses sourires d’avant !