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mercredi 5 mars 2014

Extrait du Discours de Son Excellence Hama Amadou, Président de l’Assemblée Nationale, à l’ occasion de la cérémonie d’ouverture de la première session ordinaire au titre de l’année 2014

PAN : Hama Amadou . PH /DR

...................Honorable députés, chers collègues,
Mesdames et Messieurs les membres du gouvernement,
Distingués invités,
Pour évoquer le contexte national, il me plait de rappeler qu’il y a maintenant près d’un quart de siècle, que nous expérimentons la pratique démocratique comme mode de gestion politique de l’Etat, au Niger.
Si la démocratie est un long processus, toujours perfectible, elle a par conséquent besoin, de temps en temps, d’être évaluée à cette fin.
Un quart de siècle me paraît suffisant, pour apprécier en toute objectivité, la qualité du chemin parcouru, ainsi que les expériences accumulées dans ce domaine.
En effet, après 25 ans de démocratie, il nous faut considérer les avancées réalisées, mais aussi les erreurs commises, erreurs inhérentes à tout apprentissage, qui se conjugue avec la fougue, l’inexpérience et l’impatience, à calquer sans discernement les règles, les comportements et attitudes en vigueur dans les vieilles démocraties, tout en refusant de s’affranchir de notre conception africaine du pouvoir.
Ces erreurs étaient incontestablement inévitables, sans pour autant relever de la fatalité.
Et du reste, seuls ceux qui n’agissent pas ne commettent pas d’erreur.
Or l’inaction aussi est une erreur.
Mais si l’erreur n’est pas une fatalité, elle peut devenir une malédiction, s’il faut la répéter encore et encore, comme si l’on a rien appris ou rien compris.
Les erreurs étant le fait des acteurs de la démocratie à tous les niveaux social et économique, ils peuvent, s’ils le veulent réellement, s’accorder ensemble pour en éviter la désastreuse perpétuation.
Il suffit pour cela, qu’ils tirent avec l’humilité et la sagesse qui conviennent les leçons des expériences vécues, mais aussi des multiples déboires qui en ont résulté pour le pays, en reconnaissant tout d’abord que l’agitation et les conflits qui en naissent n’ont d’autre conséquence que de neutraliser l’action créatrice.
C’est pourquoi le devoir des acteurs est de préserver la sérénité, et un climat de paix permanent dans le pays afin de rassurer les citoyens.
Car aujourd’hui, au Niger, force nous est de reconnaitre que, nos compatriotes sont inquiets, et se posent avec légitimité beaucoup de questions, sur l’avenir immédiat qu’ils appréhendent, avec pessimisme.
Leurs inquiétudes tout à fait justifiées au demeurant, nous interpellent, car assurément, les nigériens sont fatigués, de l’instabilité et de l’ambiance politique toujours dominée par le conflit comme ils sont actuellement préoccupés par les tournures nouvelles, que prend la contradiction politique.
En effet de mémoire de nigérien, en un quart de siècle de démocratie, jamais l’agression physique ou le crime contre un homme de quelque bord qu’il soit, n’a eu lieu dans notre pays.
Aussi prions-nous, pour que les acteurs de la démocratie nigérienne n’en arrivent à cette triste extrémité.
Car ce serait pour notre système démocratique un recul dramatique.
Et du reste, s’engager dans cette voie, n’est porteur d’espérance pour personne, tant il est vrai qu’en démocratie libérale, l’alternance qui en est un principe indétachable, doit rendre les uns et les autres, raisonnables et prudents, que ce soit, pour le présent ou pour l’avenir.
J’évoque cette question, parce que, dans la nuit du 16 au 17 février 2014, aux environs de minuit, la famille du président de l’Assemblée nationale que je suis, à son domicile, a échappé de peu au tir comminatoire d’un individu non encore identifié.
Le motif de cette attaque est présentement l’objet de controverses, parce que d’aucuns tentent de semer délibérément la confusion dans les esprits.
Les raisons d’un tel acte, je l’espère, seront dévoilées par l’enquête judiciaire en cours.
Nous espérons donc que celle-ci sera objective, impartiale et équitable, et que ceux qui la mènent veilleront, dans le respect de la morale humaine, et la peur de Dieu, à ne suivre que le chemin de la vérité et de la rigueur professionnelle, sans succomber à la manipulation d’où qu’elle vienne.
Mais en attendant, tout en n’accusant personne par préjugé, je demande à Dieu, le tout puissant, le miséricordieux, de me rendre justice, et de maudire pour l’éternité, l’homme et ses commettants quels qu’ils soient.
Je lui demande aussi de leur infliger ici-bas comme dans l’au-delà, les tourments de l’enfer ainsi que l’échec total de leurs entreprises comme de leurs ambitions.
Il est dommage que les familles, notamment les enfants innocents, deviennent les cibles de l’adversité et de la haine gratuite.
Mesdames et Messieurs, si ce sont des motivations politiques qui sont à la base de cet acte irresponsable, il faut que la raison prévale et reprenne ses droits.
Ce n’est assurément pas en s’entretuant, que le Niger sera en paix, ni que son développement en serait facilité.
Le cas de Centrafrique est là, pour nous rappeler que la violence aveugle se retourne tôt ou tard contre ses adeptes avant même que d’en avoir fini avec les innocents.
C’est donc notre devoir à tous, majorité comme opposition, gouvernants comme gouvernés, acteurs de la société civile comme leaders religieux et coutumiers, de concourir d’une façon ou d’une autre à la sauvegarde de la sécurité de chacun ainsi que de la stabilité politique de notre pays, et de veiller surtout à préserver les acquis de cette démocratie si précieuse, certes tumultueuse, mais affranchie jusqu’ici des dérives dangereuses que je viens d’évoquer.
Le Niger étant notre bien irremplaçable commun, en son nom, il nous revient à tous, de placer ses intérêts, au-dessus, des ambitions personnelles des individus comme des partis.
Au reste, la démocratie, c’est la conquête du pouvoir par le verbe, dans l’observation stricte des lois et règlements de la République.
Elle ne saurait se fonder, par conséquent sur les privilèges de la force.
Elle se conforte au contraire dans le dialogue et la persuasion pacifique.