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• NIGER:Selon les premières
projections, le litre d’essence raffiné à Zinder sera vendu, à partir du 29
novembre, aux alentours de 550 F CFA/litre
• TCHAD: Le Gouvernement fixe les
prix des produits pétroliers : Super (330 FCFA/litre), Gasoil (374 FCFA/litre),
Jet A1 (350 FCF/litre), Pétrole lampant (230 FCFA/litre), Fuel lourd (214
FCFA/litre). Ces prix sont fixés provisoirement jusqu’au 1er Septembre 2011 et
sont valables sur l’ensemble du territoire national.
À N’Djamena, le groupe demande à
l’État d’augmenter les tarifs à la pompe. À Niamey, il revient sur le deal
passé en 2008. Lésé ou trop gourmand ? Une stratégie bien rodée. En
proposant au Tchad, en 2007, et au Niger, en 2008, un package comprenant la
production de brut et la construction d’une raffinerie de petite taille (20 000 barils/jour) et d’un pipeline,
China National Petroleum Company (CNPC) leur a fait miroiter la perspective de
gagner leur indépendance énergétique.
Mais si le projet est séduisant sur
le papier, il l’est moins dans les faits. La tension est à son comble au Tchad.
Au cœur du conflit : les
prix des produits de la Société de raffinage de N’Djamena (SRN), détenue à 60 %
par CNPC et à 40 % par l’État. Alors que ce dernier a fixé le prix du litre
d’essence à 330 F CFA (0,50 euro), les Chinois estiment que, avec un baril à 60
euros, le prix de revient du litre de carburant se situe à 470 F CFA.
Conséquence ?
CNPC évalue la perte de la SRN, entre son démarrage, le 29 juin, et fin
septembre, à plus de 65 millions d’euros. Dans un communiqué, le groupe chinois
estime que cette situation « ne permet pas à la SRN de poursuivre son
exploitation normale ni de rembourser son prêt », la raffinerie ayant coûté 450
millions d’euros.
CNPC réclame l’application des prix
du marché, tandis que le Tchad reste sur sa position : N’Djamena a confirmé, le 3 octobre,
les prix à la pompe. Cependant, l’État pourrait lâcher du lest pour ne pas
compromettre un projet de cimenterie, dans l’ouest du pays, porté par une autre
entreprise chinoise, CAMCE. Facture gonflée Frictions identiques au Niger. La
raffinerie de Zinder, qui produira son premier litre d’essence le 28 novembre,
est déjà contestée. D’un montant initial de 450 millions d’euros, la facture
présentée par CNPC pour la construction de Zinder – dont l’État doit régler 40
% – a dérapé à 740 millions d’euros…
Or une étude du Programme des Nations
unies pour le développement (Pnud) doute sérieusement du bien-fondé d’une telle
augmentation. Au moment du deal signé en 2008, aucune étude de faisabilité
n’avait été faite – elle ne sera présentée que un an plus tard… Pour justifier
le surcoût, CNPC invoque un chantier plus complexe que prévu (site « physiquement
» difficile, beaucoup de terrassements, difficultés d’approvisionnement en
eau…). L’étude du Pnud n’a pu chiffrer avec exactitude le coût de
l’installation, mais elle recommande à Niamey de ne pas régler une facture
dépassant le tarif initial de plus de 30 %. À vouloir aller trop vite, CNPC
risque de se discréditer.
Source: jeuneafrique.com