Amadou Diop (Que son âme repose en paix) |
A l’occasion du 14e
anniversaire de l’assassinat du Général Ibrahim Barré Mainassara, nous allons vous
faire suivre une interview réalisée en 2009 avec l’homme qui tenta d’assassiner
le Président Diori Hamani!
Téméraire, tenace et habité par un
esprit révolutionnaire, le vieux a su conduire une bataille sans merci
contre l’injustice
et l’inégalité.
Sa passion et son courage l’ont poussé
un jour à tenter d’assassiner à la vie
d’un Président en exercice !
Présentez-vous Monsieur ?
Merci de l’opportunité que vous
m’offrez. Je me nomme Amadou
Diop (paix à son âme)
Vous avez quel âge Mr Amadou et quelles sont vos
origines?
Je suis né le 27 janvier 1929 à konni et mon père a été un interprète
Sénégalais au Niger, originaire de Saint louis.
Vous avez combien d’enfants ?
J’ai douze enfants et plusieurs petit fils.
Vous avez été à l’école ?
J’étais inscrit à l’école en 1936 à Zinder avec mes amis tels que Brah
Moustapha, le fils de Barma Moustapha
sultan du Damagaram à l’époque et Allassane Dodo sarkin Foulani. Après le cycle
de Zinder, j’ai été orienté dans une école professionnelle à Niamey en 1945, là où je me suis bagarré avec
mon instituteur et j’ai quitté cette dernière.
Avez-vous fait la
politique ?
Oui ! J’ai commencé la politique sous la coloration de PPN/RDA dont je fais partie des membres
fondateurs. Après la division de ce parti, j’ai adhéré au Sawaba après
l’indépendance de notre pays.
Mais ! À notre temps, la société
n’adhère pas au parti politique sans objectif valable !
Quand n’est-il de cette rumeur
qui laisse entendre que vous avez tenté d’assassiner l’ex-Président du Niger
Diori Hamani ?
Ce n’est pas une rumeur, mais plutôt une réalité ! C’était le 13 avril
1965 à la grande mosquée de Zinder. J’étais parti avec une grenade.
Comment ça s’est passé ?
Je suis parti à la mosquée avec une grenade
offensive, mais, malheureusement le Président a échappé à cette tentative grâce
à sa protection rapprochée, mais cette dernière a tué un civil.
Pourquoi cette tentation en
public ?
Il dit sans ambages : les colons ont poussé la milice du parti au
pouvoir à être le bras exécutant du massacre de nos militants. J’ai donc
cherché à me venger !
Apres l’échec de cette tentation,
que s’est-il passé ?
J’ai été condamné en prison pour dix (10) ans pour cet acte. J’ai fait
les prisons de Tahoua, de Niamey et d’Agadez !
En prison, ils m’ont affamé dans ma cellule pour avoir refusé de faire
une demande de grâce !