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mercredi 5 décembre 2012

Violée pendant 10 ans par son père !



Elsa II Jacqueline Nyate Tambou, âgée de 24 ans a subi les assauts de son géniteur pendant une décennie. Elle assure que ses trois sœurs ont subi la même chose. L’affaire est au tribunal…
Que se passe-t-il quand un matin, au léver du soleil, votre sœur, votre amie, votre confidente, vous dit ce qu’elle a subi pendant dix ans, une histoire que son merveilleux sourire dissimulait. Que dites vous à votre fille qui vous souffle à l’oreille sa vie durant une décennie. Et que vous entendez: « j’ai été violée pendant dix ans ». Pire, « par mon père ». Que répondez-vous? Je n’ose imaginer la réponse.
« A force de coucher avec mon père, j’ai pris goût »
Que dites vous, lorsqu’au cours d’une audience au tribunal, elle lance: « à force de coucher avec mon père, j’ai pris goût ». Et un silence envahit la salle du tribunal de première instance de Bonanjo, à Douala au Cameroun. Papa, Roger Claude Tambou, 54 ans, est  assis à un mètre d’elle, sur le banc des accusés. Personne n’ose bouger, de peur de dévoiler sa peine. De peur de lire dans le regard du voisin, une histoire similaire. C’est pourtant ce qu’Elsa II Jacqueline Tambou, 24 ans, a vécu. La jeune fille a subi pendant 10 ans, les assauts de celui qu’elle continue d’appeler « papa ». « Je dormais dans la même chambre que lui. Papa a commencé cela un soir », se souvient la jeune fille.
En effet, Elsa a 13 ans à l’époque. Elle vient de quitter le village de sa mère, Ebolowa, pour Douala, ville où vit son père. La petite fille est toute joyeuse à l’idée d’aller à l’école et de vivre enfin avec ce « papa » qu’elle a tant cherché. Ses camarades à Ebolowa avaient un père, pas elle. Elsa est loin de se douter qu’elle entre ainsi dans la gueule du lion. Dès son arrivée, elle dort dans la même chambre que papa. Des soirs, il la caresse. « Normal. C’est mon papa », pense-t-elle. Puis, un soir, elle ressent une douleur entre les jambes. Elle se réveille en sursaut. Papa est sur elle. Elle tente de crier. Le lui empêche de sa main. Et les autres soirs, le même calvaire continue. Papa vit avec ses sœurs et frères, sans aucune femme.
« Je suis tombée enceinte une fois, papa m’a conduite chez une femme « 
Elsa n’est pas libre. Son père ne la lâche pas. Chaque fois qu’elle sort, à son retour, il contrôle son slip. Il hume pour détecter l’odeur du sperme. Si c’est le cas, la jeune fille est bastonnée. Roger Tambou veut sa fille pour lui tout seul. Elle devient son objet sexuel et  les conséquences ne tardent pas à suivre. La jeune fille tombe enceinte. Son père prend peur. « Il m’a conduite chez une femme à Bependa (quartier difficile de Douala). Elle m’a donné un médicament qui m’a fait très mal au ventre. Et beaucoup de sang a coulé », se souvient-elle. Après l’incident, son père l’oblige à prendre des comprimés chaque fois après l’acte sexuel. Des pilules du lendemain. Les mots qui ont fait découvrir le pot aux roses.
« Je ne crains pas que ma fille soit enceinte, elle prend des pilules de lendemain »
En effet, un week-end du mois d’avril 2012, Elsa décide d’aller à Kribi, ville balnéaire camerounaise, avec des amies. Elle ne met pas son géniteur au courant. Fou d’inquiétude, son père  se met à sa recherche. Il vient chez sa matrone, propriétaire d’un restaurant au quartier Bali à Douala. Il se met à l’expliquer qu’il n’a pas peur que sa fille tombe enceinte. Comment ? S’étonne-t-elle. Il lui dit qu’Elsa « prend les pilules du lendemain ». Ce qu’un père n’est pas sensé connaître. La matrone à la puce à l’oreille. De retour de son voyage, elle pose des questions à son employée. Elle veut comprendre. Elsa visiblement à bout se confie.  Et le 25 avril 2012, une plainte est déposée au Commissariat de sécurité publique du 8ème arrondissement contre Grégoire Tambou. Il est ensuite mis sous mandat de dépôt à la prison centrale de New-Bell à Douala. «Enfin, justice a été faite», se réjouissent de nombreuses personnes. Elsa, elle, sait que tout ne sera jamais facile pour elle.
Le père incestueux épilait ses filles
Elle doit lutter pour elle et pour ses sœurs. Elle assure que ses trois petites sœurs ont été violées. « Il dort dans la même chambre que ma sœur (Yasmine Tambou, 15 ans). Je suppose qu’il l’a fait la même chose que moi », pense Elsa. Yasmine a d’ailleurs reconnu au cours d’une audience, que son père « les épilait souvent », ses sœurs et elle. L’affaire a été renvoyée au tribunal de Grande instance du Wouri. Le tribunal de première instance s’est montré incompétente. Que tranchera la fin? Elsa veut une seule chose, qu’on sauve ses sœurs. Même si son père est en détention provisoire actuellement, elle veut que justice soit faite. Il encourt jusqu’à 25 ans de prison. La salle d’audience est toujours pleine. Le Cameroun attend la fin de cette histoire d’inceste qui défraie la chronique. Le cas d’Elsa permettra peut-être aux autres filles qui vivent le même calvaire de sortir de l’ombre et de croire à la justice…

 Lumière du Cameroun